Prélude 01 – Dédicace

Diane Cause Musique – Le livre lu sur YouTube

Prélude – Épisode 01 –  Dédicace

Chaque vendredi, un épisode de mon livre « Diane Cause Musique » est publié sur ma chaîne YouTube. J’y cause métier, industrie, expérience et des sentiments que m’inspire toute une vie chantée…

 

Si l’on veut savoir ce qu’étaient les auteurs qui vivaient avant notre temps, et sont encore l’objet d’une curiosité ardente, il n’est que d’étudier leurs œuvres.

Mais la poussière, la fumée et le vacarme de la littérature moderne n’ont rien de commun avec l’air pur et silencieux de l’immortalité. William Hazlitt 1821 *

Imaginons un monde où l’œuvre d’un écrivain à peine terminée, serait systématiquement encavée durant un siècle avant d’accéder aux joies de la publication. Les écrivains publiés seraient moins nombreux, mais surtout, ils seraient tous morts et malgré l’absence dans les médias de têtes de gondole en chair et en os, la rentrée littéraire 2017 aurait une sacrée gueule. Je vois d’ici les pleines pages publicitaires annonçant enfin l’arrivée en librairie des très attendus Quatre-vingt-un Chapitres sur l’esprit et les passions d’Alain, Clio de Charles Péguy, Profond aujourd’hui de Blaise Cendrars, La ligne d’ombre de Joseph Conrad, Les Cygnes sauvages à Coole de William Butler Yeats, La tour d’ivoire d’Henry James, Prufrock and Other Observations de T.S. Eliot, le Journal intime et les Correspondance 1913-1917 avec Guillaume Apollinaire de Mireille Havet, le premier numéro du magazine 391 du Dadaïste Francis Picabia, la prochaine grande cuvée des russes Gorki, Bounine, Akhmatova, Pasternak ou Méditations d’un solitaire en 1916 de Léon Bloy, œuvre publiée quelque mois seulement avant la mort de l’écrivain le 3 novembre 1917. « Ce livre, écrit Léon Bloy, est la contribution de guerre d’un vieil écrivain que la guerre a presque tué. » *

Permettez-moi cher Léon de vous emprunter cette formule et d’écrire à propos de mon humble ouvrage ici préludé : ce livre est la contribution à l’industrie de la musique d’une chanteuse mûre que l’industrie de la musique a presque biffé.

Il m’arrive souvent de parler aux auteurs des livres avec lesquels je vis. Les grands esprits éclairent toutes les générations sur tous les sujets. Je ne me suis jamais privée de l’acuité de ces auteurs de conscience-fiction merveilleux. Je m’en suis fait une véritable famille. Ignorant tout, techniquement parlant, de notre monde – leur futur, ils balancent des vérités aussi fraîches qu’éternelles. Au détour de mes causeries, nous les retrouveront, joyeux ou grave mais toujours pertinents. Les jours où j’écris, si les idées se coincent dans le creux de ma cervelle, un petit crochet chez Valéry, Hazlitt ou autre sain d’esprit, ça dépanne toujours.

Étrange introduction pensez-vous. Je m’explique. Avant d’entrer dans le sujet – l’industrie de la musique enregistrée vue de la niche francophone – j’ai eu envie de vous inviter au jardin, histoire de causer un peu, faire connaissance, cueillir un bouquet de fleurs ou manger quelques framboises… elles sont si délicieuses. Mais il fait un temps de cochon alors j’ai décidé de vous proposer de boire un bon thé chaud dans ma bibliothèque. Je vais vous présenter quelques-uns de mes auteurs fétiches. Vous connaissiez mon goût pour la lecture ? J’adore mon métier mais ce n’est pas l’amour de la musique qui m’a poussée à écrire ce livre. Le sujet m’inspire bien sûr et j’ose croire le maitriser, mais les intentions sont parfois beaucoup plus simples qu’elles n’y paraissent. C’est l’envie d’écrire qui m’a persuadée de consacrer des mois entiers à ce projet de livre. Cette rentrée littéraire 2017 fréquentée par des écrivains centenaires habitués de la maison, c’est ma dédicace.


Images et Textes : Diane Tell

Thème Musical : Debussy – Six Épigraphes Antiques – L’orchestre de la Suisse Romande & Kazuki Yamada (Arrangement pour orchestre de E.Ansermet – Licence accordée par Pentatone Music (Netherlands)

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