S.O.S. Ma petite entreprise

Première partie 1/3

Le printemps est là, un cycle de renaissance s’amorce. Si ma petite entreprise était un jardin, il serait temps de faire le point sur l’état de mon terrain, les ressources dont je dispose, la teneur de mon projet et les réponses possibles aux besoins qu’il me faudra combler pour arriver à mes fins.

Que mon petit commerce soit au berceau, à l’article de la mort ou quelque part entre les deux, j’en prends soin. Commencer par vouloir bien faire, se demander ensuite comment s’y prendre et enfin s’y mettre, c’est l’idée.

💡Le signal international de détresse en alphabet morse S.O.S. fut adopté en 1906 à Berlin lors de la première Convention Radiotélégraphique. On lui attribua par la suite (par rétroacronymie) les significations Save Our Souls (« sauvez nos âmes »), Save Our Ship (« sauvez notre navire ») ou encore Send out Succour (« envoyez des secours »).* Le saviez-vous ? S.O.S. n’est pas un acronyme. Je propose d’en créer un. S.O.S. : « Savoir Organisation Suivi ».

*source : Wikipédia

(SAVOIR).O.S.

Que sais-je, ou pas de ma propre entreprise ? Un ami, à qui je présentais récemment les prototypes d’un projet couture me demanda : « Quel fut le coût de fabrication de cet article et combien de temps fallut-il à ta couturière pour le confectionner ? » Ma réponse fut : bonne question ! Je n’en savais rien. Appelons cela « la comptabilité sauvage » d’un système D qui consiste à ne pas tenir bon compte des dépenses et des recettes de son entreprise, en espérant qu’un certain équilibre prévale. On ne fait pas la pluie et le beau temps, c’est la pluie et le beau temps qui fait tout ! Il est tentant pour l’artiste auto-entrepreneur de ne pas faire grand cas de tous ces redondants détails chiffrés mais attention : danger ! Une mauvaise météo pourrait venir ébranler son petit business plan-plan.

L’importance de l’aspect financier d’une affaire, même petite, ne fait aucun doute mais avant de s’y pencher, posons-nous quelques questions élémentaires.

LA MISSION

  • Quelle est la mission de l’entreprise ? Quels sont les objectifs de celles ou ceux qui ont créé ou souhaitent créer cette affaire ? Une société comme la mienne* peut avoir pour mission d’administrer des droits, produire des concerts ou des phonogrammes, investir les bénéfices d’ayants droits, analyser le data, gérer une équipe, une carrière, un patrimoine acquis, fabriquer, faire fabriquer, réaliser… Il est primordial de définir clairement la mission de son entreprise et les objectifs des acteurs qui l’animent.
  • Quels sont les fonctions des personnes impliquées ? L’auto-entrepreneuse d’un minuscule business peut faire beaucoup de choses elle-même mais elle devra sérieusement évaluer ses propres compétences et déléguer à des personnes qualifiées le soin d’effectuer les tâches qu’elle ne peut assumer. Un jeune couple, deux frères, trois copains fraichement retraités qui veulent se lancer dans une aventure commencent par s’entendre sur la fonction et les attentes de chacun.
  • De quelles ressources disposons-nous et quelles sont nos compétences ? Combien de temps et d’argent sommes-nous prêts à investir dans cette affaire ? Quels moyens matériels pouvons-nous mettre à disposition ? Qu’avons-nous à perdre et en avons-nous les moyens ?
  • Qu’est-ce-que j’attends de cette affaire et qu’attend-on de moi ? Chacun doit tenter de répondre à ces questions, en discuter ouvertement avec ses co-entrepreneurs. Le travailleur solitaire ne doit pas éluder toutes ces questions sous prétextes qu’il n’a de comptes à rendre à personne. On peut être seul et bien entouré de personnes bienveillantes. Il suffit de demander conseil pour en recevoir.

*Pour les besoins de cette série d’articles, je prendrai souvent (mais pas toujours) pour modèle ma propre entreprise opérant dans le milieu de l’industrie de la musique et uniquement à titre d’exemple.

LE POURQUOI

  • Pourquoi se lancer ? Pourquoi créer cette affaire ? Revenu principal ou juste un en-cas ? Le but est-il d’en finir avec les grosses boîtes, les multinationales et leur culture du chiffre, devenir libre et indépendante, quitter son emploi ? À l’inverse, j’entretiens mes réseaux, interagis avec mes fans, donnent des concerts, donne tout, dans l’espoir d’être un jour repérée par le talent scout d’une grande maison de disques, bonne pour accord et prête à la signature.
  • Mon intention peut-être à but non lucratif, ma structure un cadre pour les membres d’une association d’utilité publique, mon projet une fondation destinée à soutenir la préservation d’un site, un savoir-faire, un trésor.
  • Ai-je de grandes ambitions ou juste un vieux rêve de gamine à réaliser ? Parce que je le vaux bien, je me paye un dada ? Pourquoi pas.
  • Ou alors, j’adore travailler, construire et créer, je m’ennuie à mourir quand je ne fais rien.
  • Quoi que l’on fasse, savoir pourquoi on le fait peut s’avérer salutaire quand échec après échec, on a tout tenté et rien n’aboutit. Je fais parce que j’aime faire. Ce peut être aussi simple que ça. Mais tant qu’à faire, autant bien faire en sorte de ne pas faire n’importe quoi n’importe comment et y laisser la chemise.

LE POUR QUI

  • À qui je m’adresse ? Quelle est ma clientèle potentielle ? Je travaille pour qui ?
  • Pour moi d’abord, sans jamais accorder l’ombre d’une pensée à une éventuelle reconnaissance. Louable.
  • Le succès de mon entreprise est-elle une finalité en soi ? Une substance capitale sans laquelle le poisson se noie dans un océan surpeuplé de plus gros poissons qui lui font la queue ?
  • Suis-je sensible à l’idée de plaire ? Suis-je sensible aux besoins des autres ? Suis-je vulnérable face à l’indifférence, à l’isolement, au rejet d’un monde qui ne trouve aucun intérêt à mon travail ? L’insuccès annule-t-il toute motivation à poursuivre la vocation maîtresse de mon ardeur ?
  • Le but est-il de s’enrichir ? Devenir populaire ? Vouloir atteindre la première place au classement de ceux qui font exactement la même chose que moi ? Mon souhait est-il d’être unique, un spécimen hors catégorie, inclassable inventeur d’un objet qu’aucun désir n’a encore caressé, le coup de génie inaugurant la tendance de demain ?
  • Les chiffres certifient le succès mais, la réussite d’une réalisation peut être aussi une affaire personnelle. L’époque valide une œuvre efficace sur le moment, le temps en confirme la grandeur. Lorsqu’un artiste ou un entrepreneur choisit sa voie, il doit seulement décider du poids qu’il accordera à l’effet produit par son travail. Si le succès compte pour des tonnes il faut l’inclure dans l’équation.

POUR EMPORTER

  • Quelle est la mission de l’entreprise ? Quels sont les fonctions des personnes impliquées ? De quelles ressource disposons-nous ? Avant de lancer ou de relancer sa petite entreprise, mettre sur la table toutes les informations dont nous disposons.
  • Dresser sa propre liste de questions et y apporter ses réponses.
  • Un projet défini clairement, des enjeux bien tranchés, une honnête vue d’ensemble sont à la base d’une efficace organisation.

Ce sera le sujet de notre prochain article : S.O.S. Ma petite entreprise 2/3.

Comment organiser, planifier et gérer sa petite entreprise . Il sera question de chiffres, de budgets, de limites et de priorités.

P.S. Le contenu des articles de ce BLOG peut évoluer. N’hésitez pas à commenter, à proposer des corrections ou des idées sur le sujet. J’en tiendrai compte avec plaisir et respect.

5 pensées

  1. Bravo pour cet article révélateur, Diane ! Tes réflexions sur la gestion d’une petite entreprise sont si perspicaces et stimulantes. La clarté de la mission de l’entreprise que tu souligne est essentielle pour maintenir le cap et atteindre nos objectifs. J’attends avec impatience la suite de ta série d’articles. Merci pour cette source d’inspiration et de réflexion !

    J’aime

  2. Ouais, comment progresser, avancer, jouer d’audace, s’organiser… tout en gardant une douce folie créatrice. Beau melting pot à stager. J’attends ta suite. Yeah !

    J’aime

  3. L’ikigai est une excellente philosophie Japonaise qui nous permet également de s’assurer que notre projet d’entreprise soit aligné avec nous et le monde qui nous entoure. Malheureusement, le manque d’éducation sur les notions financières est un véritable fléau et contribue à exacerber l’échec entrepreneurial. Il faut être à la fois courageux et posséder un brin de folie pour se lancer en affaires. ❤️

    Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire